Les pédagogies d'inspiration psychanalytique

L’œuvre de Freud n’est pas ignorée des pédagogues comme Freinet ou Korczak, mais l’ouverture des questionnements qu’elle suscite pour certains pédagogues va donner lieu à l’apparition du courant dit de la pédagogie d’inspiration psychanalytique dont la légitimité au regard de la psychanalyse reste une question ouverte. Cependant ce que l’on nomme la « Découverte Freudienne » marque une erre nouvelle pour la compréhension de l’homme et du champ de l’éducation.

Dans un premier temps, l’approche éducative et la compréhension des difficultés des enfants ou adolescents va tenir compte de la dimension de l’inconscient comme le lieu de conflits psychiques qui échappent à une lecture immédiate de l’éducateur. August Aichhorn, instituteur Viennois voudra, en précurseur dans les années 20, intégrer dans sa pratique de pédagogue les éléments de la théorie Freudienne.

Plus tard, B. Bettelheim à l’Ecole Orthogénique de Chicago, marque ce courant par une expérience particulière auprès d’enfants autistes tentant de créer pour eux un « milieu thérapeutique global ».

Un pas est franchi pour ce courant avec M. Mannoni qui ouvre à Bonneuil en 1969 une « institution éclatée ». La psychanalyse, moyen de subversion de la psychiatrie, et maintenant l’appui théorique d’orientation Lacanienne, vise à « l’émergence de la parole du sujet ». Expérience poursuivie dans le centre de Guenouvry.

D’autres expériences se développent comme celle de « l’Antenne 110 au Courtil » en Belgique ou le centre thérapeutique et de recherche de Nonette en France près de Clermont-Ferrand.

Citons aussi l’œuvre de F. Dolto, et notamment la création des maisons vertes, qui poursuit son influence sur bon nombre de pédagogues et d’applications concrètes dans des lieux d’accueil et d’écoute parents-enfants.

Ainsi, au delà de ces expériences marquantes, menées par des personnalités qui ont su rendre compte de leurs pratiques, et dont il importe de mesurer la nature exacte du rapport à la psychanalyse, nombre de travailleurs sociaux, font le choix, dans un lien personnel à la psychanalyse, d’orienter leurs interventions à partir de ce qu’elle enseigne comme condition d’une éthique. À ce titre, la psychanalyse reste un champ d’étude pour nos pratiques très exploré.