Les pédagogies d'inspiration libertaire

La pédagogie d’inspiration libertaire est certes en réaction à l’école et à sa pédagogie traditionnelle, mais elle veut aller au delà de « l’école nouvelle ». Sa principale tentative vise la « liberté dans l’éducation intégrale » de l’enfant. C’est, entre autre, la pensée de Rousseau qui l’inspire, à partir de son postulat concernant la nature fondamentalement « bonne » de l’enfant. Pour Rousseau, l’enfant doit pouvoir être mis à l’écart de toute influence sociale, jugée par lui fondamentalement aliénante, et trouver sa voie – non sans l’aide d’un guide tout attaché à cette tâche.

L’éducation se veut anti-autoritaire, l’écoute de la volonté de l’enfant est privilégiée.

En 1921 A.S. Neill crée son « école moderne », en Angleterre et développe une expérience qui retiendra l’attention des pédagogues et qui donnera lieu à la publication du livre célèbre : « Libres enfants de Summerhill » en 1970. La référence à Freud est présente, mais c’est surtout l’influence du psychanalyste Reich qui marque cette entreprise.

Une figure, en France, est celle de F. Deligny. Après avoir travaillé auprès de multiples populations, il s’intéresse à l’autisme et crée en 1967 dans les Cévennes son dispositif « réseau ». Poète, écrivain prolixe pédagogue non-conformiste, il luttera contre tout risque d’institutionnalisation, adoptant une stratégie de rupture vis à vis des pouvoirs établis quels qu’ils soient. Décédé en 96, son lieu d’accueil à Monoblet est repris par Jacques Lin.